Convention 66 : valeur du point actualisée pour l’année 2024
Oubliez tout ce que vous pensiez savoir sur la stabilité des salaires dans le médico-social : la convention 66, loin d’être figée, rebat chaque année les cartes du pouvoir d’achat pour des milliers de professionnels. Pour 2024, la valeur du point s’annonce comme un véritable baromètre de la tension entre attentes salariales et contraintes budgétaires. Dans les coulisses, syndicats et employeurs s’affrontent, négocient, parfois s’accordent, et chaque centime arraché ou retenu finit par se répercuter sur la fiche de paie des salariés.
Plan de l'article
Qu’est-ce que la convention collective 66 et pourquoi est-elle importante ?
La convention collective 66 organise le quotidien d’une grande partie des métiers du médico-social, social et éducatif. Ce texte encadre les droits, salaires et avantages des salariés, tout en imposant un socle de règles aux employeurs. Pour les ressources humaines, c’est un repère pour ne pas s’égarer dans les dédales de la réglementation. Pour les travailleurs, c’est une boussole qui sert à revendiquer, ou vérifier, ce à quoi ils peuvent prétendre.
Voici quelques exemples de métiers couverts par ce texte fondateur :
- Éducateur spécialisé
- Agent de service intérieur
- Assistant social
- Aide soignante
Les établissements accompagnant des personnes âgées, handicapées ou en difficulté sociale sont directement concernés : la convention s’y applique, assurant des bases salariales et des conditions adaptées. Aucun acteur du secteur n’y échappe.
La grille salariale et la valeur du point
Tout commence avec une grille salariale : chaque poste est associé à un coefficient, auquel on applique la fameuse “valeur du point”, exprimée en euros. C’est ce chiffre qui, multiplié par le coefficient, donne le salaire de base, auquel s’ajoutent ancienneté et primes (comme la prime de sujétion). Les employeurs s’y réfèrent pour construire leur politique de rémunération, tandis que les salariés y trouvent matière à s’assurer du respect de leurs droits.
Les évolutions récentes
Le visage de la convention 66 n’a cessé d’évoluer. Elle s’est élargie à d’autres conventions, comme celle des médecins spécialistes ou des centres d’hébergement et de réadaptation sociale. Cette démarche vise à harmoniser les pratiques dans un secteur en pleine mutation, pour garantir une certaine cohérence sur le plan salarial et organisationnel.
Les discussions sur la valeur du point en 2024 prennent naturellement en compte ces évolutions. Les négociations, parfois tendues, entre syndicats et employeurs, restent le moteur de l’ajustement de la valeur du point, et donc du pouvoir d’achat des travailleurs.
Comment est déterminée la valeur du point dans la convention 66 ?
L’ajustement de la valeur du point, pilier de la convention collective 66, se joue chaque année lors de négociations entre employeurs, représentés par NEXEM, et syndicats de salariés. Ce bras de fer tourne autour de l’inflation, du coût de la vie, des marges financières des établissements et de l’état du secteur. Chaque partie défend ses intérêts : les syndicats réclament des avancées, les employeurs veillent à la viabilité économique.
L’accord de NEXEM est indispensable pour toute évolution. Ainsi, depuis juillet 2022, la valeur du point s’établit à 3,93 euros. Ce chiffre, loin d’être anodin, impacte directement le salaire de base et toute la structure de rémunération des employés affiliés à la convention 66.
Négocier la valeur du point, c’est jongler entre contraintes budgétaires et revendications sociales. Les employeurs cherchent à préserver l’équilibre financier de leurs structures, tandis que les représentants des salariés luttent pour une juste reconnaissance du travail accompli. L’issue de ces discussions façonne le quotidien de milliers de familles.
La convention prévoit des révisions régulières pour garantir que la valeur du point colle à la réalité économique. Côté employeur, il s’agit d’une obligation de conformité. Côté salarié, c’est l’assurance de voir leur rémunération évoluer avec le contexte.
| Année | Valeur du point (en euros) |
|---|---|
| 2021 | 3,85 |
| 2022 | 3,93 |
| 2023 | 3,97 |
Ce chiffre, apparemment technique, reste le socle du dialogue social dans le secteur socio-éducatif. S’informer sur les modifications annuelles devient une nécessité, tant pour anticiper la masse salariale que pour défendre ses intérêts.
Quelle sera la valeur du point en 2024 et quelles en sont les implications ?
L’année 2024 s’annonce comme un nouveau terrain d’affrontement sur la scène salariale. Les syndicats, notamment la CGT et FO, réclament haut et fort une revalorisation de la valeur du point. Le Conseil d’État a récemment retoqué leurs recours contre l’arrêté du 5 août 2021, renforçant la pression sur la table des négociations.
Les estimations évoquent une valeur du point qui pourrait atteindre 4,05 euros. Cette hausse, même modérée, bouleverserait les équilibres financiers de nombreux établissements, en particulier ceux accueillant des personnes âgées ou handicapées. Les effets attendus sont multiples :
- Augmentation des salaires de base : chaque salarié verrait son salaire réajusté selon son coefficient, avec un impact immédiat sur la fiche de paie.
- Impact budgétaire sur les employeurs : les structures devront adapter leur budget pour absorber cette hausse, parfois au prix de choix difficiles.
- Renforcement du pouvoir d’achat : les salariés gagneraient en capacité de dépense, un enjeu de taille dans le contexte inflationniste actuel.
Projection budgétaire pour les employeurs
Pour les gestionnaires, cette revalorisation impose d’anticiper les dépenses afin d’éviter de mettre en péril la continuité des services. Une gestion rigoureuse des ressources financières devient incontournable. Quand la masse salariale progresse, il faut souvent revoir les arbitrages, quitte à différer certains investissements ou à réorganiser les équipes.
| Année | Valeur du point (en euros) |
|---|---|
| 2023 | 3,97 |
| 2024 (projeté) | 4,05 |
La hausse de la valeur du point s’annonce comme une étape charnière pour toute la galaxie de la convention 66. D’un côté, les employeurs se préparent à composer avec des contraintes budgétaires renforcées. De l’autre, les salariés attendent que la revalorisation soit à la hauteur de leur engagement quotidien. Entre avancées et équilibres fragiles, la partie reste ouverte et le secteur tout entier retient son souffle.
