Véhicules électriques : Prédictions pour la prochaine entreprise vedette, succédant à Tesla
En dix ans, le champion mondial des véhicules électriques a vu son trône vaciller. À mesure que la technologie cesse d’être un rempart, une nouvelle vague industrielle bouscule les certitudes. La modularité, l’intégration verticale et des alliances inattendues redessinent la carte du pouvoir sur quatre roues.
L’industrie automobile ne dort plus. Les constructeurs historiques accélèrent, les start-up secouent la chaîne de valeur. Investissements colossaux dans les batteries, percée de l’intelligence artificielle, relocalisation de la production : tout se réorganise. Une ère s’annonce, celle où la prochaine star du secteur prendra son envol.
Plan de l'article
- Le secteur des véhicules électriques en pleine effervescence : où en est-on en 2024 ?
- Quelles innovations technologiques pourraient rebattre les cartes ?
- Stellantis, BYD, Lucid… qui incarne la vision la plus audacieuse pour dépasser Tesla ?
- Consommation, défis économiques et opportunités à saisir en 2025 : ce que les experts anticipent
Le secteur des véhicules électriques en pleine effervescence : où en est-on en 2024 ?
Jamais le marché des véhicules électriques n’a connu une telle effervescence. En 2024, ils sont légion à s’affronter, entre constructeurs automobiles traditionnels et jeunes pousses déterminées à s’imposer. Tesla garde le projecteur, mais la concurrence s’intensifie. BYD se fait une place hors de Chine, tandis que Lucid Motors multiplie les annonces : la Lucid Air et le SUV Gravity visent le haut de gamme.
En Europe, la transition énergétique et l’essor des réseaux de recharge donnent le tempo. Renault joue sur tous les tableaux : Twingo électrique, R5 e-Tech, Scenic e-Tech, 4 E-Tech Electric… La dernière-née, la 4 E-Tech Electric, cible la citadine compacte, promet entre 308 et 400 km d’autonomie à partir de 25 990 €. BMW muscle sa gamme avec l’iX3, SUV premium qui revendique plus de 800 km d’autonomie, un cap symbolique. Côté français, Citroën aligne le C5 Aircross électrique (520 km). Peugeot, Opel, DS Automobiles, Dacia et Fiat entament eux aussi la conversion à grande échelle.
Chaque groupe tente désormais de s’imposer sur des segments ciblés : citadines, SUV compacts, berlines, GT. Jaguar, Polestar, Volkswagen, Hyundai, Kia… la liste des lancements s’allonge. Les offres se diversifient : autonomies de plus de 500 km, tarifs qui glissent sous la pression asiatique. La bataille se joue aussi sur la qualité des réseaux de recharge, la maîtrise des coûts de fabrication et l’innovation batterie. Les constructeurs avancent à quitte ou double : la survie se gagne sur l’agilité et l’audace.
Quelles innovations technologiques pourraient rebattre les cartes ?
L’automobile électrique ne se limite plus à l’autonomie ou au tarif d’achat. L’innovation s’impose comme l’axe de différenciation. Sur le terrain des batteries, la course à l’électrolyte solide s’accélère : densité énergétique supérieure, temps de charge réduits. Le premier constructeur à industrialiser cette avancée prendra un net avantage.
Les plateformes logicielles modifient la donne. Audi, avec Skysphere et GrandSphere, développe des architectures capables d’évoluer tout au long de la vie du véhicule. Le logiciel n’est plus un accessoire : il devient le cœur de la voiture, ouvre la porte à des services sur mesure, à la maintenance prédictive, à une recharge optimisée.
Autre défi, la polyvalence énergétique. Les hybrides rechargeables, longtemps vus comme transitoires, gagnent en sophistication. Škoda, via Vision E, imagine des véhicules capables de dialoguer avec leur environnement, d’ajuster leur consommation, d’injecter ou de tirer de l’énergie au gré des besoins. La voiture s’intègre à un réseau intelligent, créant de nouveaux leviers industriels et commerciaux.
Land Rover vise le 100 % électrique d’ici 2030. Cette transition touche tous les segments, du SUV familial à la limousine. La véritable compétition se joue désormais sur la capacité d’innovation, la rapidité à passer de la R&D à l’usine, et la compréhension fine des usages réels.
Stellantis, BYD, Lucid… qui incarne la vision la plus audacieuse pour dépasser Tesla ?
Stellantis avance soudé. Sous la direction de Carlos Tavares, le groupe multiplie les offensives : de la Fiat 500e urbaine aux utilitaires E-Ducato et E-Scudo. Cette approche multi-marques permet à Stellantis de répondre à la diversité des attentes, en Europe comme ailleurs. L’offre s’élargit à toute vitesse : Opel Corsa-e, Peugeot e-3008, Citroën ë-C3… Mais la logistique ne suffit pas. L’audace, c’est aussi la capacité à influencer les règles du jeu, un domaine où Tavares n’hésite pas à affronter Bruxelles.
Face à ce mastodonte, BYD s’impose comme le challenger venu de Chine. Il a déjà dépassé Tesla sur certains trimestres. Sa maîtrise de la batterie LFP, son contrôle de la chaîne de valeur du lithium à l’assemblage, lui permettent de proposer des modèles attractifs, au bon prix. BYD ne se cantonne plus à la Chine : il s’attaque de front à l’Europe, fort de ses berlines, de ses SUV et d’une capacité de production impressionnante. Sa capacité à changer d’échelle inquiète la concurrence.
Lucid Motors, pour sa part, incarne la rupture technologique. La Lucid Air et le SUV Gravity affichent des autonomies record et des performances de pointe. Lucid vise le segment premium, où la marge alimente l’innovation technique. Reste à convertir l’essai industriel et à séduire au-delà des premiers adeptes. Prendre la suite de Tesla n’exige pas un simple coup d’éclat : il faudra conjuguer vision, capacité d’exécution et flexibilité.
Consommation, défis économiques et opportunités à saisir en 2025 : ce que les experts anticipent
La consommation de véhicules électriques grimpe, mais les moteurs de la demande ont changé depuis 2020. En Europe, le marché se segmente de plus en plus.
Les constructeurs proposent désormais une large palette : de la Renault Twingo électrique, 250 à 300 km d’autonomie pour moins de 25 000 euros, à la DS 8 électrique qui repousse les limites à 750 km pour un tarif qui dépasse 70 000 euros. Pourtant, l’accès aux modèles familiaux reste difficile pour le plus grand nombre : prix élevés, disponibilité des bornes, aides publiques fluctuantes, autant de freins à lever.
Les défis économiques s’empilent. L’inflation fait grimper le coût des batteries, le financement de la mutation pèse sur les finances des groupes. Stellantis, Renault, Volkswagen, Hyundai… tous cherchent à mutualiser les plateformes, à réduire les composants pour préserver leurs marges. La Nissan Leaf de troisième génération (600 km, 30 000 euros) illustre cette volonté de rendre la technologie plus accessible, sans concessions sur les performances. L’Union européenne ajuste ses objectifs d’interdiction des moteurs thermiques, poussée par l’Allemagne ou le Royaume-Uni, désireux de défendre leur industrie et leurs emplois.
Mais le secteur regorge de possibilités. Le segment des citadines compactes pourrait bien faire la différence en 2025 : Renault 4 E-Tech Electric (400 km dès 25 990 euros), Škoda Epiq, et d’autres s’y engouffrent. Les géants asiatiques accélèrent leur offensive, BYD en tête, tandis que le segment premium poursuit sa mue : BMW iX3, Polestar 5, Jaguar Type 00… Autant de lancements qui témoignent d’un marché en pleine évolution. Les spécialistes gardent un œil attentif sur les décisions de Bruxelles et sur l’expansion des réseaux de recharge, véritables moteurs de la prochaine étape.
Les lignes bougent vite : la prochaine entreprise vedette s’invente déjà là où l’on ne l’attend pas, prête à réécrire les règles du jeu électrique.
